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La diastase des grands droits (DGD) est une condition médicale courante, bien que souvent mal comprise, qui touche la paroi abdominale. Elle se caractérise par un écartement anormal des deux muscles grands droits de l’abdomen, ces muscles verticaux souvent appelés « tablette de chocolat ». Cet écartement se produit au niveau de la linea alba, une bande de tissu conjonctif fibreux qui relie ces muscles sur la ligne médiane du corps.

Contrairement à une idée reçue, la DGD n’est pas une hernie, bien qu’elle puisse en favoriser l’apparition. Il s’agit d’un affaiblissement et d’un étirement de ce tissu conjonctif. Si elle peut concerner les nouveau-nés, les hommes et les femmes, elle est extrêmement fréquente pendant et après la grossesse en raison de la pression intra-abdominale exercée par le bébé et des modifications hormonales (notamment la relaxine) qui assouplissent les tissus. On estime qu’elle affecte jusqu’à 60% des femmes en post-partum à six semaines, et persiste chez environ 30% d’entre elles un an après l’accouchement.

Le traitement de la diastase des grands droits n’est pas unique ; il est personnalisé et évolutif. Il s’étend sur un spectre allant de la simple surveillance et de la modification des habitudes de vie à la rééducation périnéale et abdominale approfondie, et peut, dans certains cas, nécessiter une intervention chirurgicale. Ce guide exhaustif a pour objectif de démystifier cette condition et de détailler l’ensemble des options thérapeutiques disponibles, afin de vous aider, en collaboration avec des professionnels de santé, à choisir la voie la plus adaptée à votre situation.

Qu’est-ce que la diastase des grands droits ?

La diastase des grands droits, également appelée diastasis recti, est une séparation anormale entre les deux muscles droits de l’abdomen. Ces muscles, souvent connus sous le nom de “tablettes de chocolat”, sont situés de chaque côté de la ligne médiane appelée ligne blanche. En temps normal, ils sont rapprochés et maintenus par un tissu conjonctif solide.
Cependant, sous certaines pressions internes — grossesse, prise de poids importante, efforts répétés ou vieillissement des tissus — cette ligne blanche peut se distendre. Résultat : les muscles s’écartent, créant un espace visible ou palpable au centre du ventre.

Cette séparation entraîne une perte de tonicité abdominale et un relâchement de la paroi musculaire, parfois accompagné d’un petit renflement au niveau de l’abdomen, surtout en position debout ou lors des efforts.
Bien que souvent bénigne, la diastase peut provoquer divers inconforts : douleurs lombaires, mauvaise posture, troubles digestifs, ou encore difficultés respiratoires.

Quelles sont les principales causes de la diastase des grands droits ?

La diastase peut avoir plusieurs origines, souvent multifactorielle. Voici les principales :

  • La grossesse : c’est la cause la plus fréquente. L’utérus en croissance pousse la paroi abdominale vers l’extérieur, étirant la ligne blanche. Sous l’effet des hormones comme la relaxine, les tissus deviennent plus souples, favorisant l’écartement des muscles.
    La majorité des femmes enceintes connaissent une forme de diastase à la fin de la grossesse, mais elle ne se referme pas toujours spontanément après l’accouchement.

  • Les fluctuations de poids importantes : une prise de poids rapide ou une obésité chronique peuvent créer une pression excessive sur la paroi abdominale, conduisant à un relâchement musculaire et à une distension des tissus.

  • Les efforts physiques intenses et répétés : les personnes qui soulèvent souvent de lourdes charges sans renforcer correctement leur ceinture abdominale peuvent développer une diastase à force de pression excessive sur la ligne médiane.

  • Le vieillissement naturel : avec l’âge, la tonicité musculaire diminue, et le tissu conjonctif perd de son élasticité. La ligne blanche devient plus fragile.

  • Les chirurgies abdominales : certaines interventions, notamment les césariennes ou autres incisions abdominales, peuvent fragiliser la structure musculaire.

Quels sont les symptômes d’une diastase abdominale ?

Les symptômes varient selon la gravité de la séparation, mais on retrouve souvent :

  • Un renflement central visible lorsque l’on se redresse ou que l’on contracte les abdominaux.

  • Une sensation de ventre gonflé ou “mou” persistante, même chez les personnes minces.

  • Des douleurs lombaires ou pelviennes dues à une perte de soutien du tronc.

  • Une mauvaise posture causée par la faiblesse de la sangle abdominale.

  • Une sensation de lourdeur ou d’inconfort après les repas.

  • Dans certains cas, une hernie ombilicale peut accompagner la diastase, car les tissus fragilisés laissent passer une portion du péritoine.

La diastase ne doit pas être confondue avec une hernie classique : il s’agit d’un écartement musculaire, pas d’un trou dans la paroi abdominale. Néanmoins, les deux peuvent coexister.

Comment diagnostiquer la diastase des grands droits ?

Le diagnostic repose avant tout sur un examen clinique. Un professionnel de santé (généralement un kinésithérapeute spécialisé ou un chirurgien plasticien) peut détecter la diastase par une simple palpation.

Voici la méthode la plus courante :
Allongé sur le dos, genoux fléchis, on contracte légèrement les abdominaux (comme pour faire un petit redressement assis). Le praticien place ses doigts à la verticale au niveau de la ligne médiane, entre le nombril et le sternum.
Si les doigts s’enfoncent dans un espace vide, c’est qu’il existe une diastase. L’écartement se mesure en “largeur de doigts” :

  • 1 doigt : écartement léger, souvent normal.

  • 2 à 3 doigts : diastase modérée.

  • Plus de 3 doigts : diastase sévère nécessitant une prise en charge spécifique.

Pour affiner le diagnostic, une échographie ou une IRM abdominale peut être réalisée afin de mesurer la largeur exacte de la séparation et d’évaluer la qualité de la ligne blanche.

Quels sont les traitements non chirurgicaux de la diastase des grands droits ?

La bonne nouvelle, c’est que toutes les diastases ne nécessitent pas de chirurgie. Dans de nombreux cas, une prise en charge fonctionnelle peut suffire à renforcer la sangle abdominale et à réduire l’écartement.

La rééducation abdominale hypopressive

C’est la méthode la plus reconnue et la plus efficace pour les diastases légères à modérées.
Elle repose sur des exercices de respiration profonde et de contraction douce du transverse (le muscle le plus profond de l’abdomen).
Contrairement aux exercices “crunch” traditionnels, les abdominaux hypopressifs diminuent la pression intra-abdominale, favorisant ainsi la remise en tension de la ligne blanche.

Le principe : en inspirant profondément puis en expirant complètement tout en rentrant le ventre, on crée un effet de succion qui resserre naturellement les muscles droits.
Une pratique régulière (15 à 20 minutes par jour) peut donner des résultats visibles en quelques semaines.

La physiothérapie spécialisée

Un kinésithérapeute peut proposer un programme personnalisé pour :

  • renforcer le transverse de l’abdomen et le périnée,

  • améliorer la posture,

  • rééduquer la respiration abdominale,

  • et corriger les mouvements du tronc.

Certains praticiens utilisent aussi des techniques manuelles pour stimuler la cicatrisation des tissus et réaligner les muscles.

Le port de ceinture abdominale ou gaine de soutien

Après un accouchement ou dans les cas modérés, le port temporaire d’une ceinture de maintien abdominal peut aider à soutenir les muscles pendant la rééducation.
Attention toutefois : il ne s’agit que d’un complément, car la gaine seule ne renforce pas les muscles.

L’électrostimulation musculaire

Certains kinésithérapeutes utilisent des appareils d’électrostimulation pour activer en douceur les fibres profondes du transverse et améliorer la tonicité abdominale.
Combinée à une rééducation, cette méthode peut accélérer la récupération.

La cryolipolyse et le renforcement par radiofréquence

Des technologies non invasives, comme la radiofréquence abdominale ou la stimulation par électromagnétisme (EMSCULPT®), peuvent aussi tonifier les muscles du tronc tout en améliorant l’apparence esthétique du ventre.
Ces méthodes, bien que coûteuses, offrent un renforcement profond sans chirurgie.

Quand faut-il envisager une intervention chirurgicale ?

Si après plusieurs mois de rééducation (généralement 6 à 12 mois), la diastase persiste et provoque encore des douleurs ou un déséquilibre postural, la chirurgie peut être envisagée.

La décision dépend de :

  • l’importance de la séparation (souvent supérieure à 3 cm),

  • la présence d’une hernie associée,

  • les troubles fonctionnels (douleurs dorsales, incontinence, mauvaise posture),

  • ou d’un préjudice esthétique significatif.

En quoi consiste la chirurgie de la diastase des grands droits ?

L’intervention chirurgicale, appelée plicature des grands droits, vise à rapprocher les muscles droits et à renforcer la ligne blanche.
Il existe deux grandes approches chirurgicales :

La plicature simple (ou cure de diastase isolée)

Le chirurgien réalise une petite incision (souvent autour du nombril) pour accéder aux muscles droits.
À l’aide de fils résorbables, il replie la ligne blanche et rapproche les deux muscles en la suturant sur toute la longueur.
Cette technique permet de restaurer la tension naturelle de la paroi abdominale et d’aplatir le ventre.

La plicature associée à une abdominoplastie

Lorsque la diastase s’accompagne d’un excès de peau, la plastie abdominale est la solution la plus complète.
Elle consiste à retirer la peau distendue, à resserrer les muscles (plicature), puis à repositionner le nombril.
C’est une intervention à visée à la fois fonctionnelle et esthétique, souvent pratiquée après plusieurs grossesses.

Dans certains cas, la chirurgie peut être effectuée par cœlioscopie (technique mini-invasive) ou assistée par robot chirurgical, réduisant les cicatrices et le temps de récupération.

Comment se déroule la convalescence après une chirurgie de diastase ?

La récupération dépend du type d’intervention :

  • Durée d’hospitalisation : de 1 à 3 jours selon la technique.

  • Douleurs : modérées, calmées par des antalgiques simples.

  • Port de gaine abdominale : obligatoire pendant 4 à 6 semaines pour maintenir la plicature.

  • Reprise du sport : généralement après 2 à 3 mois, sauf pour les exercices doux (marche, respiration) qui peuvent être repris plus tôt.

  • Résultats : visibles dès les premières semaines, mais définitifs après 6 mois environ.

La cicatrice est souvent discrète, cachée sous la ligne du maillot. L’amélioration de la posture et la disparition du renflement abdominal sont souvent spectaculaires.

Quels sont les risques ou complications possibles ?

Comme toute intervention chirurgicale, la plicature abdominale comporte des risques, bien que rares :

  • Hématomes ou sérome (accumulation de liquide sous la peau),

  • Infection,

  • Récidive de la diastase en cas d’efforts précoces,

  • Cicatrice hypertrophique,

  • Douleurs prolongées ou perte de sensibilité locale.

Un suivi médical régulier et le respect des consignes post-opératoires permettent de limiter ces risques.

Peut-on prévenir la diastase des grands droits ?

Oui, certaines mesures permettent de prévenir ou d’atténuer le risque de diastase :

  • Pendant la grossesse :

    • Éviter les exercices de type “crunch” ou abdominaux classiques.

    • Privilégier les postures de yoga prénatal, le gainage doux et la respiration diaphragmatique.

    • Porter un soutien abdominal adapté en fin de grossesse.

  • Après l’accouchement :

    • Attendre l’accord du médecin avant de reprendre le sport.

    • Commencer par la rééducation périnéale et abdominale.

    • Adopter les bons gestes au quotidien (se lever en s’aidant des bras, éviter de porter de lourdes charges).

  • Chez les sportifs :

    • Renforcer régulièrement le transverse plutôt que les abdominaux superficiels.

    • Apprendre à gérer la pression intra-abdominale lors des efforts intenses.

Une hygiène de vie équilibrée, une alimentation saine et une bonne posture sont également des alliés essentiels pour préserver la tonicité abdominale.

Quels résultats attendre du traitement ?

Les résultats dépendent de la méthode choisie et de la gravité de la diastase :

  • Rééducation seule : amélioration visible dans les cas légers à modérés, ventre plus plat et posture corrigée.

  • Chirurgie : résultats durables et esthétiquement satisfaisants, restauration complète de la fonction abdominale.

Dans tous les cas, la clé du succès réside dans la persévérance : entretenir les muscles du tronc sur le long terme est indispensable pour éviter la récidive.

Quel est le coût d’un traitement pour la diastase des grands droits ?

Le coût dépend fortement du pays, du praticien et de la méthode utilisée. Voici une estimation moyenne en euros :

Type de traitement Description Prix moyen (€)
Rééducation kiné (10 séances) Hypopressive, transverse 300 – 600 €
Ceinture abdominale Soutien temporaire post-partum 50 – 150 €
Électrostimulation / EMSCULPT® Séance de tonification musculaire 200 – 500 € / séance
Chirurgie de plicature simple Rapprochement des muscles uniquement 3 000 – 5 000 €
Abdominoplastie complète Réparation musculaire + retrait peau 5 000 – 8 000 €
Chirurgie assistée robot Mini-invasive, hospitalisation courte 6 000 – 9 000 €

Dans certains cas, la Sécurité sociale ou une assurance complémentaire peut prendre en charge une partie du coût si la diastase entraîne des troubles fonctionnels significatifs (douleurs, hernie, instabilité abdominale).

Existe-t-il de nouvelles techniques révolutionnaires pour traiter la diastase ?

Oui, ces dernières années, la médecine esthétique et la chirurgie mini-invasive ont beaucoup évolué :

  • La chirurgie robot-assistée (Da Vinci®) :
    Elle permet une correction précise et moins invasive, avec des incisions minimes et un temps de récupération plus court.

  • Les techniques de renforcement par champ électromagnétique focalisé (HIFEM) :
    Utilisées dans des appareils comme EMSCULPT®, elles permettent de contracter les muscles à une intensité supérieure à celle obtenue naturellement, favorisant une reconstruction musculaire profonde sans douleur.

  • Les sutures résorbables renforcées :
    De nouveaux matériaux permettent de maintenir la plicature plus longtemps tout en réduisant les risques de récidive.

  • La combinaison abdominoplastie + liposuccion douce :
    Pour traiter simultanément la diastase et les dépôts graisseux localisés, offrant un résultat plus harmonieux.

Ces innovations visent à améliorer les résultats fonctionnels et esthétiques tout en minimisant les cicatrices et le temps d’arrêt.

En résumé : quel est le meilleur traitement pour la diastase des grands droits ?

Le meilleur traitement dépend de la gravité de la diastase, de l’âge du patient, de ses symptômes, et de ses attentes esthétiques :

  • Pour une diastase légère à modérée, la rééducation hypopressive et le renforcement du transverse constituent la première ligne de traitement.

  • En cas de séparation sévère, de douleurs persistantes ou de gêne esthétique importante, la chirurgie de plicature abdominale est la solution la plus efficace et durable.

  • Les techniques innovantes comme la radiofréquence ou la stimulation électromagnétique peuvent compléter ces approches.

La clé est d’agir tôt, avec un suivi adapté, afin de retrouver un ventre ferme, une posture équilibrée et un confort fonctionnel optimal.

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